L’exposition aborde l’Île de Ré comme point de vue sur les civilisations extra-européennes et les modifications du regard porté sur ces civilisations au cours de l’histoire. Si le propos livre une vision critique sur un contexte colonial qui fait encore débat, la scénographie rétablit la place du merveilleux et de l’étonnement grâce à un parcours muséographique restituant la dimension du voyage. Elle permet d’apprécier la collection pour ses qualités esthétiques autant que pour sa valeur historique. Grâce à une mise en scène et un parcours évocateurs, l’exposition traduit l’évolution du regard sur ces objets et sur des peuplades lointaines.

Cette évolution a préfiguré la mutation du statut de l’objet lui même : témoignage d’expéditions, objet de curiosité et d’études, puis objet de collection, il devient objet muséifié mais aussi source d’inspiration pour les avant-gardes artistiques du début du XXe siècle. À travers un parti pris fort, s’appuyant sur un choix de matériaux, se dessine dans l’espace cette évolution : de la caisse de transport au socle de galerie, du bois vers le métal laqué.